Si vous êtes un habitué des péages routiers aux États-Unis, il y a de fortes chances que vous ayez une petite boîte sur votre pare-brise. Ces transpondeurs gèrent les détails du paiement automatisé des péages en utilisant des technologies sans fil vieilles de plusieurs décennies.

Alors que certaines autorités de péage ont expérimenté des options sans transpondeur (comme la reconnaissance des plaques), un nouveau programme pilote entre Mastercard, Volvo Cars et la North Carolina Turnpike Authority pourrait bien changer la donne. Au lieu d'utiliser des transpondeurs datés, ce nouveau système repose sur une combinaison de logiciels embarqués, de GPS et des dernières technologies de paiement mobile sécurisé. Tout comme les navetteurs découvrent qu'ils peuvent prendre les transports en commun avec un paiement sans contact - sans ticket ni application spéciale - cela équivaut à transformer votre voiture en porte-monnaie mobile.

"Cela fait partie d'une stratégie plus large visant à créer des solutions de mobilité urbaine sans friction dans le monde entier, quelle que soit la manière dont vous vous déplacez," explique Chapin Flynn, responsable mondial de la mobilité urbaine chez Mastercard. "Les expériences de conduite sans friction et le commerce à bord des véhicules en font partie intégrante."

Actuellement, les conducteurs créent généralement un compte prépayé auprès de l'agence de péage de leur État ou de leur région pour recevoir le transpondeur, puis gèrent leurs recharges et d'autres informations - en ajustant le montant prépayé si, par exemple, ils commencent un nouvel emploi avec un trajet plus long et plus coûteux, en informant l'agence s'ils changent de justificatif de paiement ou s'ils acquièrent un nouveau véhicule. 

Au bout du compte, les transpondeurs des véhicules communiquent avec le poste de péage en envoyant un code unique qui identifie le tag (et le véhicule auquel il est attaché), et le poste de péage - une cabine de péage traditionnelle ou, plus probablement, un portique équipé de caméras et de capteurs qui permettent la fluidité du trafic - initie une transaction.

Avec cette nouvelle méthode de paiement embarquée, c'est la voiture qui initie la transaction. Un logiciel installé dans le véhicule utilise sa position GPS pour déterminer si le véhicule se trouve sur une route à péage. Il n'est plus nécessaire d'apposer un transpondeur sur le pare-brise. En théorie, rien n'est nécessaire au poste de péage car la transaction est automatiquement traitée à l'aide de la même méthode de symbolisation que celle utilisée pour sécuriser d'autres formes de paiement sans contact.

"Ce qui se passe en arrière-plan, c'est que Mastercard utilise une combinaison du numéro d'identification du véhicule, de la plaque d'immatriculation et d'autres informations pour créer une expérience de paiement unique et sécurisée, explique" Flynn. "La North Carolina Turnpike Authority utilise ensuite ce jeton pour traiter la transaction en toute sécurité, de la même manière que vous utiliseriez votre portefeuille numérique sur votre téléphone pour acheter une tasse de café le matin."

Du point de vue de l'utilisateur, les conducteurs n'ont qu'à saisir une seule fois les informations relatives à leur carte de crédit dans la voiture. Ensuite, tout se passe automatiquement, mais seulement si les conducteurs l'activent explicitement. "Rien ne doit être une surprise", déclare M. Flynn. "Nous n'acceptons pas les gens par défaut. 

L'absence de transpondeur signifie que chaque voiture aura besoin d'un logiciel personnalisé, mais J.J. Eden, directeur exécutif de l'autorité qui a littéralement écrit les règles de l'EZ-Pass dans les années 1980, affirme que la prise en charge par Volvo d'Android Automotive et des logiciels libres signifie que le portage de cette technologie d'un modèle et même d'une marque à l'autre devrait être relativement facile pour les nouvelles voitures. Les voitures plus anciennes, quant à elles, nécessiteraient probablement une approche de paiement révolutionnaire ou une sorte de dispositif matériel.

"Idéalement, nous voulons que les choses soient ouvertes", explique M. Eden. "Je ne veux pas me retrouver dans la situation de l'E-ZPass, où nous avons eu une technologie propriétaire pendant longtemps et où nous avons stagné.

Cette ouverture devrait, espérons-le, permettre à cette technologie de se répandre facilement au-delà de ce partenariat avec Volvo en Caroline du Nord. Mais la véritable prochaine étape pourrait être de ne plus utiliser la voiture uniquement pour payer les péages. Cette même technologie de base pourrait être étendue au paiement de n'importe quel service, qu'il s'agisse d'un arrêt de ravitaillement en carburant ou d'un service de restauration au volant.

"Le stationnement est probablement le prochain point le plus facile, selon" Eden. Dans ce cas, il suffit aux conducteurs de rechercher un parking à l'aide de leur système de navigation habituel, la voiture se chargeant ensuite du paiement et communiquant la bonne place ou d'autres informations nécessaires.

À plus long terme, M. Flynn envisage de lier cette technologie à l'intelligence artificielle embarquée. Les conducteurs pourraient demander à la voiture de commander un café au prochain Starbucks. Il calculerait l'heure d'arrivée et passerait la commande de manière appropriée pour s'assurer que le breuvage est encore chaud à l'arrivée.

"Il vous suffit de vous arrêter, votre voiture a déjà pris en charge la commande et le paiement, et elle est prête à partir", explique" Flynn.

Cette technologie pourrait également représenter une avancée majeure dans ce que l'on appelle les communications de véhicule à véhicule (V2V) et de véhicule à tout (V2X). Il s'agit d'un terme générique pour désigner les voitures qui communiquent sans fil entre elles et avec les infrastructures telles que les feux de signalisation et même les autorités locales chargées des transports. Grâce aux technologies V2V et V2X, les voitures pourraient accéder à des données sur les zones de travail, les accidents et les conditions météorologiques dangereuses et alerter le conducteur en temps réel.

Au fur et à mesure que les voitures seront équipées d'une connectivité cellulaire standard et de la capacité d'exécuter des logiciels avancés, tels que ce système de paiement automatique des péages, elles ressembleront à des smartphones roulants. Cela ouvre la voie à la généralisation du V2V et du V2X sans que les municipalités locales aient à investir dans des équipements sans fil coûteux.

Le résultat net pourrait être non seulement un paiement plus facile et plus rapide des péages, mais aussi une conduite plus sûre. Pour l'instant, le programme pilote avec la NCTA démarre avant la fin de l'année 2025. Propriétaires de Volvo en Caroline du Nord : Surveillez vos tableaux de bord pour plus d'informations!