L’Europe est la région du monde où les femmes entrepreneures sont les plus susceptibles de prospérer, selon le nouvel Index of Women Entrepreneurs annuel de Mastercard
23 novembre 2020 | Waterloo | By Amandine ServotteLa Belgique occupe la 30ème position de ce classement mondial et perd 9 places par rapport à l’an dernier. Partout dans le monde, les femmes entrepreneures ont été davantage impactées par le Covid 19 que les hommes.
Les femmes du monde entier ont été touchées de manière disproportionnée par la pandémie de Covid-19 : 87% des femmes d’entreprise déclarent en effet avoir été affectées négativement. La surreprésentation féminine dans les secteurs les plus durement touchés par la récession économique, l’écart numérique prononcé entre les sexes dans un monde de plus en plus virtuel et les pressions croissantes des responsabilités de garde d’enfants ne sont que quelques facteurs qui ont rendu les femmes particulièrement vulnérables.
Les politiques socio-économiques favorisent la réussite entrepreneuriale des femmes
Pour la quatrième année consécutive, le MIWE met en évidence les vastes contributions socio-économiques des femmes entrepreneures à travers le monde, ainsi que des informations sur les facteurs qui motivent et entravent leur avancement. Grâce à une méthodologie unique – s’appuyant sur des données accessibles au public d’organisations internationales de premier plan, telles que l’OCDE et l’Organisation internationale du travail (International Labour Organization) – le MIWE 2020 reprend dans un classement mondial, l’avancement des femmes à la tête d’entreprises dans des conditions pré-pandémiques dans 58 économies, soit près de 80% des femmes professionnellement actives.
L’économie la plus performante du MIWE 2020 est un excellent exemple de mécanismes de soutien mis en place pour les femmes, avec des résultats rapides et significatifs. Pour la première fois dans l’histoire du MIWE, Israël est en tête du palmarès en tant que meilleure économie pour les femmes entrepreneures du monde entier, en venant de la 4ème place en 2019. Avec l’ambition de doubler le nombre de femmes entrepreneures en deux ans, le succès d’Israël a été motivé par un soutien institutionnel aux PME – son classement en termes de « Soutien aux PME» a été propulsé de la 42ème place en 2019 à la 1ère en 2020. De même, la Suisse est passée de la 11ème position en 2019 à la 3ème place en 2020, sous l’impulsion d’une nette amélioration du soutien aux PME (en hausse de 37% par rapport à 2019) et une augmentation qui en résulte en termes de perceptions culturelles de l’esprit d’entreprise (en hausse de 45% par rapport à 2019). La Belgique n’arrive qu’en 30ème position dans le classement mondial et perd même 9 places par rapport à 2019. Un manque significatif de l’initiative de soutien aux PME serait un des facteurs expliquant le recul de notre pays dans ce classement…
Le Covid-19 a imposé des obstacles, mais aussi des opportunités
Le Mastercard Index of Women Entrepreneurs 2020 fournit également une analyse initiale sur les ramifications de Covid-19 sur les femmes au travail et élabore des politiques de soutien efficaces. Bien qu’elles diffèrent d’une économie à l’autre, celles qui se révèlent les plus efficaces comprennent des mesures de secours étendues pour les PME – des subventions salariales aux régimes de congés et aux plans de sauvetage fiscaux – ainsi que le soutien public à la garde d’enfants.
Surtout, le rapport présente une perspective optimiste pour l’avenir des femmes entrepreneures. Il indique que la pandémie pourrait se révéler un catalyseur de progrès exponentiels pour les femmes au niveau du business et une opportunité de corriger les préjugés sexistes inhérents aux décideurs, si les initiatives et les soutiens spécifiques aux femmes sont pris par ces derniers. L’index s’appuie sur un certain nombre de points pour illustrer cela, notamment:
- L’ère Covid-19 a propulsé le leadership des femmes dirigeantes, donnant de l’inspiration à d’autres, à un moment où les barrières culturelles et la peur de l’échec empêchent encore certaines femmes de se lancer dans les affaires. Le Covid-19 a mis en évidence la capacité des femmes à diriger dans des circonstances extraordinaires. Des dirigeantes du monde entier telles que la Chancelière allemande Angela Merkel, la Première ministre Sanna Marin de Finlande ou encore Sophie Wilmès à notre niveau, ont présidé certains des efforts les plus fructueux pour contenir le Covid-19 tout en instillant l’ordre, l’assurance, la confiance et le calme. Avec près de la moitié (47,8%) des femmes entrepreneures déclarant être motivées par le désir de contribuer au bien de la société, l’impact de ces leaders ne peut être sous-estimé.
- Les femmes d’affaires font déjà preuve d’une grande facilité d’adaptation, malgré de nombreux obstacles au succès. En première ligne, les femmes chefs d’entreprise s’adaptent au nouveau monde du travail avec une confiance renouvelée. 42% sont passées à un modèle commercial numérique et 34% ont identifié de nouvelles opportunités commerciales depuis la pandémie.
- Le ‘Next Normal’ offre une occasion unique de supprimer les obstacles existants, favorisant une plus grande participation et parité entre les sexes pour les femmes dans l’entreprise. En plus de multiplier par plusieurs les nombreuses disparités auxquelles sont confrontées les femmes dans le milieu des affaires – de l’écart numérique entre les sexes à l’inclusion financière – le Covid-19 a stimulé intensément le progrès structurel. Par exemple, avant la pandémie, la disparité financière mondiale entre les sexes était restée statique pendant près d’une décennie. Cependant, le Covid-19 a propulsé des progrès dans ce domaine – le gouvernement britannique ayant ouvert des comptes bancaires pour plus de 1,2 million de personnes en seulement deux jours au plus fort de la pandémie, et plus de 11 millions de travailleurs informels au Brésil ont demandé la création d’un compte épargne pour pouvoir bénéficier des fonds gouvernementaux d’urgence.
Le rapport démontre en outre la valeur inexploitée des femmes en tant que dirigeantes et, de manière critique, souligne le rôle de la pandémie dans l’accélération de solutions progressives. Tirer parti de cet élan et défendre des initiatives sexo-spécifiques sera essentiel pour réaliser le potentiel des femmes et réduire les 172.000 milliards de dollars perdus dans le monde (chiffres de la Banque mondiale) liés aux différences de revenus sur une durée de vie entre les hommes et les femmes.
L’engagement de Mastercard à promouvoir l’inclusion
Sue Kelsey, Executive Vice President, Global Consumer Products and Financial Inclusion, Mastercard a déclaré: « Une crise révélera toujours les vulnérabilités du système, c’est bien ce qu’a largement fait le Covid-19. Nous avons vu l’ampleur stupéfiante de la disparité à laquelle sont confrontées les femmes dans le monde des affaires. Mais contrairement à tout autre ralentissement économique, le Covid-19 a également ouvert la voie à des progrès considérables et nous avons vu ce que nous pouvons accomplir lorsque la priorité est donnée. Ce sont des questions cruciales que les décideurs doivent avoir au premier plan lorsqu’ils planifieront la reprise économique. Collectivement, les gouvernements, les services financiers et les organisations commerciales doivent s’assurer qu’ils offrent les bons programmes de soutien, les bonnes solutions et l’innovation pour donner aux femmes entrepreneures la possibilité de prospérer dans la nouvelle normalité mondiale. »
Par l’intermédiaire du MIWE, Mastercard s’engage à fournir une base d’informations qui permet aux gouvernements, aux entreprises et aux particuliers de prendre des mesures décisives pour mettre en œuvre un soutien ciblé et spécifique au genre, qui se traduira par une plus grande parité dans le monde du travail. Ce rapport annuel est l’un des éléments de la mission Mastercard plus large qui consiste à faire avancer la cause des personnes déconnectées et défavorisées. En 2020, Mastercard a élargi son engagement mondial en faveur de l’inclusion financière, s’engageant à faire entrer un milliard de personnes et 50 millions de micro et petites entreprises dans l’économie numérique d’ici 2025. Dans ce cadre, l’accent sera mis directement sur la mise à disposition à 25 millions de femmes entrepreneures de solutions susceptibles de les aider à développer leur entreprise, grâce à une série d’initiatives croisant financement, mentorat et développement de technologies inclusives.